Le grade, en judo, représente une triple valeur SHIN (valeur morale, esprit, caractère), GHI (valeur technique), TAI (valeur corporelle). Cette triple valeur peut exister, pour chaque pratiquant, en proportion variable selon l’âge, la santé, le sexe.
La valeur SHIN domine et commande les autres. Un pratiquant sans valeur SHIN, et qui posséderait seulement les deux autres, serait un être dangereux et nuisible pour tous, et finalement pour lui-même.GHI gouverne TAI et oriente ou compense la valeur physique. La ceinture noire suppose un développement suffisant de : SHIN – GHI – TAI et une connaissance satisfaisante des deux principes de base du judo SEIRYOKU ZEN YO (utilisation efficace de l’énergie), JITA KYOEI (entraide et prospérité mutuelle).
Celui qui a peiné et persévéré dans l’étude du judo pour mériter la ceinture noire se distingue des autres étudiants. Il est désormais qualifié pour étudier la subtilité des techniques et méditer le sens profond du judo.
La ceinture noire ne lui confère pas seulement une dignité, mais d’importantes responsabilités.
Le prestige traditionnel, séculaire et universel, attaché à la ceinture noire, se reporte aussi sur son possesseur.
C’est pourquoi la ceinture noire doit se montrer digne de ce prestige.
Le judo est jugé par tous, non seulement sur la valeur technique du ceinture noire, mais d’abord sur sa valeur morale et son comportement dans le dojo, l’étude, les compétitions et la vie.
De ce fait, chaque ceinture noire est un ambassadeur du judo qu’il représente même à son insu.
Il doit donc donner l’image véritable du judo. Car se conduire dans le dojo ou au dehors de façon contraire aux règles traditionnelles d’honneur et de morale des Arts Martiaux serait préjudiciable, non seulement au possesseur de la ceinture noire, mais aux autres ceintures noires et au judo tout entier.
Le Code d’honneur et de Morale traditionnelle des Arts Martiaux au japon est le BUSHIDO (voie du Samouraï ou Chevalier).
L’influence en est si forte qu’elle s’est imposée au peuple entier.
Le judo, comme tous les Arts Martiaux d’origine japonaise, est donc imprégné de BUSHIDO et inconcevable sans lui.
C’est pourquoi chaque ceinture noire, engagé dans la voie du judo, l’est aussi dans celle du BUSHIDO. Il doit donc étudier, pratiquer et vivre le BUSHIDO en même temps que le judo, car ils sont inséparables.
En Europe, les chevaliers du Moyen Age dans l’inde, les Kshattryas, avaient les mêmes codes d’honneur que les Samouraïs Japonais. Ce qu’il y a de plus humain dans nos civilisations mécanistes est une survivance des principes chevaleresques.
Les titres de gentleman ou de gentilhomme sont encore, de nos jours, donnés à ceux qui vivent selon les règles non écrites de l’antique chevalerie.
Le BUSHIDO des Samouraïs est toujours vivant et actuel au Japon. Sa vitalité éveille en nous l’écho profond de notre ancienne culture chevaleresque. La pratique du BUSHIDO ne nous est donc pas étrangère. Jointe à celle du judo et des Arts Martiaux, elle reprend seulement une actualité civilisatrice.
Résumé et traduit en deux mots, le BUSHIDO est la » noblesse d’âme « mais Noblesse oblige – vieille maxime française – signifie que chaque ceinture noire doit se discipliner, pour qu’en dépit des impulsions et passions, cette noblesse d’âme guide son comportement dans le dojo, dans les combats et dans la vie.
Les principes du BUSHIDO sont exposés dans un remarquable ouvrage : Le Bushido – L’âme du Japon – (Payot, Paris) de M. naze Nitobé, professeur à l’Université impériale de Tokyo, membre de l’Académie impériale. Cet ouvrage, publié au japon, a connu 30 éditions successives sans compter les éditions étrangères.
Le présent Code d’honneur et de Morale traditionnelle du Collège National des Ceintures Noires est largement inspiré par l’enseignement de l’éminent professeur, ainsi que par d’autres ouvrages principalement d’origine Japonaise.
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